Pour les historiens, le Moyen Âge et l'époque moderne couvrent toute la période
historique qui débute avec le déclin de l'Empire romain d'Occident au début du
Vème siècle jusqu'à la Révolution française en 1789.
Cette période est marquée par de profonds changements sociétaux et politiques :
invasions barbares et fondations de nouveaux royaumes, grandes découvertes
scientifiques et géographiques (l'Amérique par Christophe Colomb, ...),
littéraires et artistiques (construction des cathédrales et Renaissance).
Fondé par les Burgondes dans le courant du Vème siècle, le
Comté de Varais ou comté de Warasch est l'un des cinq composants de la
Franche-Comté avec les Comtés d'Escuens, d'Amaous, de Port et la ville de
Besançon.
Il s'étend du nord au sud de Rougemont à Poligny et d'est en ouest des
sommets des monts du Jura jusqu'aux rives du Doubs. Baume-les-Dames est sa
capitale.
Cette organisation subsiste jusqu'en 870 date à laquelle Louis II de
Germanie et Charles II le Chauve se partagent le royaume de Lothaire II.
Le Comté de Varais ou comté de Warasch compte parmi ses gens de noblesse
les familles de Montbéliard, de la Roche et de Montfaucon ainsi que les
baronnies d'Arguel, de Salins, de Granges, de Cusance, de Belvoir, de
Rougemont, de Neuchâtel-Bourgogne et de Scey.
1105
Premier signalement d'un château sur le Pic d'Aigremont sous le nom
d'Acrimons dans une bulle (édit) du pape Pascal II.
XIIème siècle
Édification du château de Roulans composé d'un quadrilatère flanqué aux
quatre coins de tours rondes. Aujourd'hui, une seule tour et un seul
bâtiment subsistent après les destructions et les pillages de 1793.
1188
Le château du Seigneur Jean d'Aigremont se dresse sur le Pic d'Aigremont
(en lieu et place de l'actuelle chapelle Notre-Dame d'Aigremont).
Le Seigneur d'Aigremont est un vassal du Seigneur de Montfaucon qui
possède 120 villages dont Roulans.
1189 - 1192
⛪
Troisième croisade avec les Seigneurs Jean et Maurice d'Aigremont (père et
fils) et l'archevêque de Besançon.
1245
Blason famille
de Montfaucon.
Le Comte Jean Ier de Chalon dit Jean de Bourgogne
(≈ 1190 - 1267), Comte de Nevers et de Rethel, fait
don à son neveu Amédée III de Montfaucon (12?? - 1280), Seigneur de
Montfaucon, d'Orbe et d'Échallens, de diverses terres parmi lesquelles le
fief de Lacé. Il prend la suite de Guillaume de la Tour
Saint-Quentin, Archevêque de Besançon, qui avait la charge de ces terres
auparavant.
Bien que la situation féodale soit assez compliquée à démêler, dès cette
date jusqu'à son entrée en 1712 dans la famille Lallemand, le fief de
Laissey restera plus ou moins sous la dépendance directe des Seigneurs de
Montfaucon au gré des acquisitions, mariages et allégeances.
La maison de Montfaucon est une importante et puissante famille de
seigneurs féodaux et médiévaux avec pour origine la seigneurie de
Montfaucon (Doubs) étendue avec le temps aux Comté de Montbéliard, Comté
de Wurtemberg et Duché de Wurtemberg. Du début du XIème à la
fin du XVème siècles, la famille de Montfaucon domine les
plateaux du nord-est de la Franche-Comté, de Besançon à Montbéliard.
Quelle différence entre une seigneurie et un fief ?
Une seigneurie est l'ensemble des terres (champs, prés, vignes,
bois, ...) exploité sous la direction et dans l'intérêt d'un
seigneur, d'un monastère ou d'un évêché. A la fin du XVIIIème
siècle, la France compte entre 40 000 et 50 000 seigneuries.
Soit, plus que de villes et villages aujourd'hui !
Un fief est une terre ou un revenu immobilier concédé par un seigneur
à un vassal en échange d'une obligations de fidélité et de services
envers lui. Si le seigneur garde la propriété ou la rente du bien, le
vassal en a la propriété utile et perçoit les revenus générés.
1254
Première mention du château de Vaîte. En 1256, il passe avec le village de
Champlive sous la tutelle du Seigneur Amédée III de Montfaucon.
Toponymie du nom Vaîte
En langue celtique, Wedd ou Wett signifie cime ou château
situé sur la cime d'un roc élevé. Le nom Vaîte peut également
indiquer un guet (Wacta) ou une vigie (Gaita en gascon).
1257
L'abbé Humbert de la Grâce-Dieu notifie l'accord survenu entre les gens de
Roulans, d'Aigremont, de « Parlante » (Palente ?) et
de Lacé sur les droits et les limites des territoires des
châteaux de Roulans et d'Aigremont. Il clarifie les droits seigneuriaux
sur les différentes terres.
La même année, les chevaliers Pierre de Roulans, Guy de Roulans, Othe de
Lacé et Othe de Vaites certifient que les hommes de
Monseigneur Girard de la Tour, de Besançon, relèvent du Seigneur de
Roulans.
1305
Le château du Seigneur d'Aigremont est détruit.
Les Seigneurs Fauque de Silley, Hugues d'Aïssey et Jean de Vercel
déclarent être des hommes de Gauthier II de Montfaucon
(≈ 1250 - 1309) et tenir de lui des biens à Lacey
et dans d'autres localités avoisinantes.
1309
La fille unique du Seigneur Guillaume de Roulans (? - 1360) se marie avec
Jean Ier de Vienne, Sire de Mirebel et grand-père du célèbre
Amiral Jean de Vienne.
Avec ce mariage, le château de Roulans passe dans la famille des de
Vienne.
1313
Jacques de Roche fait don d'une vigne à Lacev
(certainement Lacey), au lieu-dit
« La Plante » (actuelle Malle Planche), à l'abbaye
de la Grâce-Dieu avec l'autorisation de Jean II de Montfaucon
(? - 1318).
1325 ou 1335 ou 1341
Timbre émis en 1941 pour le sixième centenaire
de la naissance de l'Amiral Jean de Vienne.
Timbre émis en 1941 pour
le sixième centenaire
de la naissance de
l'Amiral Jean de Vienne.
Naissance à Dole du futur Amiral Jean de Vienne qui passera son enfance au
château de Roulans. Il deviendra Seigneur de Roulans à la mort de son
père.
Il décédera le 25 septembre 1396 lors de la bataille de Nicopolis en
Bulgarie au cours de la croisade du Roi Sigismond de Hongrie contre
l'Empire ottoman.
1336
Blason Maison de
Neu(f)châtel-Bourgogne.
Le Seigneur de Neuchâtel reçoit l'hommage de Jean de Lacey
pour les biens qu'il possède à Feule, Neuchâtel et Vermondans.
Au cours des XIVème et XVème siècles, la famille de
Neu(f)châtel-Bourgogne, originaire de Neuchâtel-Urtière (Doubs), occupent
l'un des tout premiers rangs parmi les Seigneurs de la Franche-Comté ou
Comté de Bourgogne. Ils possèdent jusqu'à 400 vassaux tant dans la région
que du côté de la Suisse et de l'Alsace dont les maisons de Belvoir,
Cusance, Montby, Montjoie-le-Château, Montmartin, Mont-Voucy, Rougemont,
Uzel, ...
1348
😷
La peste noire ravage la région, en particulier la ville de
Baume-les-Dames. Cette deuxième pandémie de peste décime entre 30 et
50 % de la population européenne en cinq ans (entre 1347 et 1352).
1360
Alors que l'épidémie de peste est encore présente, la Guerre de Cent Ans
(1337 à 1453) fait rage et les Anglais pillent la région.
1366
Renaud II, fils de Henry de Leugney et Jeannette de Roulans, Sire de
Leugney et de Landresse, hérite du château de Leugney et de ses terres de
Lacey.
1370
Le Seigneur de Neuchâtel reçoit l'hommage du châtelain Thiébaud de
Laissey pour les biens qu'il possède à Feule, Pont-de-Roide
et Vermondans.
Cet hommage sera renouvelé en 1378 par son fils Guillaume de
Laissey.
Un châtelain est un agent féodal nommé par un Duc ou un Comte pour faire
respecter ses prérogatives et ses droits dans ses seigneuries. C'est un
fonctionnaire avant l'heure et marque une évolution de l'organisation
féodale vers une organisation étatique.
1390
Mention d'une Maison de Guillaume de Vernanlois, marchand, et de
Guillemin de Laissey, vigneron.
Guillaume de Vernantois reconnaît devoir aux religieux de l'Abbaye de
Saint-Vincent à Besançon un cens (redevance foncière) de cinq sols.
XIVème siècle
⛪
Intrigué, car l'un de ses bœufs gratte et lèche le sol toujours au même
endroit, un vacher creuse et découvre une statuette de la Vierge Marie au
sommet de la colline d'Aigremont.
Il décide de la rapporter au village de Roulans et de la déposer dans
l'église, mais la statuette revient seule dans les ruines du donjon du
château. A chaque fois qu'il la redescend au village, elle retourne au
sommet de la colline. Y voyant un signe divin, les habitants décident
d'édifier une chapelle, Notre-Dame d'Aigremont, pour y laisser et abriter
la statuette à demeure.
Depuis cette date, un pèlerinage est organisé tous les premiers dimanches
qui suivent l'Assomption le 15 août.
1412
L'écuyer Jean d'Amance déclare tenir en fief de Henri de Montbéliard
(1360 - 1396), Seigneur de Montbéliard, tout ce qu'il possède à
Laissey et appartenir à la seigneurie de Montfaucon.
1440
Odette, veuve de Guillemin de Laissey, sa fille Cécile et
Huguenin de Laissey reconnaissent devoir aux religieux de
l'Abbaye de Saint-Vincent à Besançon le jour de la circoncision de Jésus
un cens annuel de trois florins pour une maison située Rue Saint-Vincent à
Besançon entre le meix Jean-Michel et le meix Henry Garnier.
jour de la circoncision de Jésus : circoncision de Jésus :
ancienne fête liturgique célébrée par les Églises catholique et
orthodoxe chaque 1er janvier.
cens :
redevance foncière due au seigneur qui possède des titres sur la terre.
meix :
habitation rurale avec dépendances et attenante à un jardin ou verger.
Rue Saint-Vincent : Rue Saint- Vincent :
actuelle Rue Mégevand à Besançon.
1441
Lambelet Vernier, recteur de l'hôpital Saint-Esprit de Besançon, prête de
l'argent à un dénommé Perrin de Laicey, écuyer, qui, en
échange, lui laisse toutes ses propriétés en gage.
27 juin 1453
Une réclamation est déposée par Catherine de Munans (Mugnans ?), femme de
Thiébaud de Lessey, écuyer, à propos de son sujet
mainmortable Jean Guyot, alias Pillot, établi à Besançon.
1476
État bourguignon sous
Charles le Téméraire.
Dans le cadre des révoltes contre la domination bourguignonne de Charles
le Téméraire (1433 - 1477), Lorrains et Suisses se livrent au pillage
de la région et incendient la ville de Baume-les-Dames.
L'État bourguignon est un agrégat de principautés féodales (duchés,
comtés et seigneuries) regroupant notamment le Duché de Bourgogne, le
Comté de Bourgogne (la Franche-Comté), le Duché de Lorraine, le Duché du
Luxembourg, le Comté de Flandre, ...
Après la défaite et la mort de Charles le Téméraire, ces duchés et comtés
seront en partie transmis à la maison de Habsbourg, notamment Charles
Quint.
1480
Le château de Vaîte est incendié par les troupes de Louis XI.
XVème siècle
Étant inoccupé depuis de très nombreuses années, Jeanne de Montfaucon fait
don des ruines du château d'Aigremont et d'une partie des forêts à la
communauté des habitants de Roulans moyennant le paiement d'un cens
(redevance) annuel.
1517
Claude Plantamour, meunier à Laissey, loue à Claude Barret de Deluz une
prairie « Aux Barres ».
1518
Blason famille
de Mugnans.
Claudine d'Amance épouse Thiébaud de Mugnans (? - 1535), Sire de Mugnans,
Seigneur de Rosey et Chevalier de Saint-Georges (élevé en 1518). Elle lui
apporte en dot son fief de Laissez toujours dépendant de
Montfaucon.
Leur fils Jean de Mugnans (? - 1578) et leur petit-fils
Jean-Claude de Mugnans (? - 1624) seront à leur tour Seigneur de Laissey.
La famille de Mugnans est une ancienne maison qui a la charge de
Capitaine-gouverneur de la Franche-Montagne (plateau compris entre la
Vallée du Doubs et la Vallée du Dessoubre). Ils possèdent les titres des
comtés, villes et châteaux de Maîche, La Roche et Saint-Hippolyte. Ils
sont Seigneurs de Belleherbe, Charmoille, Chassey, Cour-Saint-Maurice,
Ébey, Fleurey, Le Friolais, La Grange, Saint-Mauris et Vaucluse. Entre
1506 et 1590, la famille a été admise quatre fois à l'Ordre de
Saint-George du Comté de Bourgogne (Franche-Comté).
1522
Jean Lallemand (1470 - 1560) rachète la seigneurie de Bouclans et est
titré baron de Bouclans en Comté. La seigneurie de Vaîte et le château
associé deviennent sa propriété.
Moins connu qu'un autre illustre Franc-comtois, Nicolas Perrenot de
Granvelle (1486 - 1550), Jean Lallemand fut conseiller de Marguerite
d'Autriche puis secrétaire d'État de Charles Quint. Cible d'intrigues
politiques, accusé de trahison et de trafic d'influence, il est écarté par
l'empereur en 1528. Bien que acquitté lors de son procès, il ne retrouvera
jamais sa position sociale et se retire en Franche-Comté dans ses nombreux
domaines.
années 1560
Guillaume Lallemand (1542 - ?) , fils de Jean, reconstruit le château de
Vaîte en ruines depuis 1480 et le passage des troupes de Louis XI.
1568
La demoiselle Claude d'Amance habite un manoir au centre du village de
Laissey. Situé à l'emplacement de l'ancien passage à niveau au centre du
village, il sera détruit lors de la construction de la ligne de chemin de
fer.
Cette noble dame fait à l'église de Deluz une fondation de deux messes
basses pour chaque semaine de l'année :
le lundi, pour le repos de l'âme de ses parents défunts ;
le vendredi, en l'honneur des Cinq plaies du Christ.
Enfin, le samedi, une Salve Regina, une prière dédiée à la Vierge Marie,
doit être récitée et marquée par trois coups de cloche, le tout pour la
somme de 9 francs.
Le curé de l'époque, Georges de Bressé, bachelier en théologie, a la
possibilité de célébrer ces deux messes soit à l'église paroissiale, soit
à la chapelle du manoir. Dans ce dernier cas, il a droit pour chaque
déplacement à Laissey à une collation.
Claude d'Amance eut pour héritiers la famille de Mugnans puis la famille
de Contréglise.
2 janvier 1584
Veuve depuis 1535, Claudine d'Amance signe au nom de ses fils l'acte
Extrait du dénombrement de la terre et seigneurie de Laissey et
Deluz dépendant du fief de Montfaucon.
Il mentionne également la présence de moulins à Laissey et Deluz sans plus
de précision.
...divers meix, maisons, terres arides, prels, vignes et autres
héritages de la seigneurie de Laissey, mouvant et dépendant du fief et
hommage de Sa Majesté à cause de Montfaucon.
Extrait du dénombrement de la terre et seigneurie de Laissey et Deluz
2 janvier 1584
meix :
habitation rurale avec dépendances et attenante à un jardin ou verger.
prels :
prés.
mouvant :
terres qui relèvent d'un autre fief.
XVème siècle
Afin de faciliter les liaisons entre les plateaux de Roulans et de
Bouclans, la traversée du Doubs à Laissey s'effectue grâce à l'utilisation
d'un bac mu à la rame situé près du moulin de "La Chevanne".
Quelques ponts en bois ou en pierres existent à Baume-les-Dames et à
Besançon, mais cela nécessite un détour de plusieurs heures.
En 1584, les tarifs de passage sont les suivants :
un homme
un engrogne
un homme et un cheval
5 deniers
une charrette
10 deniers
un chariot non ferré
15 deniers
un chariot ferré
20 deniers
1611
La région connaît un certain répit sous le règne de Philippe IV d'Espagne
grâce au renouvellement par l'archiduchesse Isabelle d'Espagne du pacte de
neutralité entre la France et la Franche-Comté.
1627
⛪
Situé aujourd'hui à l'entrée de l'Impasse Malle Planche, le plus ancien
monument de Laissey avéré est un calvaire qui, avec son piédestal, mesure
environ deux mètres de haut.
Aujourd'hui vide, une petite niche, au centre des croisillons, devait
contenir une petite statue ou une plaque métallique gravée représentant le
Christ ou la Vierge Marie.
Ses origines restent inconnues... Est-ce une croix de peste ou mémorial ?
Une croix de chemin ? Destinée à lutter contre un quelconque ravage ? Ou,
a-t-elle plus simplement été déménagée de la chapelle du manoir de la
famille Simon avant sa démolition lors de la construction de la ligne
ferroviaire de Dijon à Mulhouse dans les années 1850 ?
1634
⛪
Une chapelle dédiée à Sainte-Anne et Saint-Sébastien est construire au
sein du château de Vaîte par Henri Lallemand, Baron de Lavigny.
1634 - 1644
Le Royaume de
France en 1601.
La Franche-Comté est rattachée aux Habsbourg et à la maison d'Autriche et
d'Espagne. Cette situation ne convient guère à son puissant voisin, le
royaume de France.
Décidée par Louis XIII, poussé par le cardinal de Richelieu prétextant que
Besançon avait accueilli Gaston d'Orléans qui complotait contre
l'ecclésiastique avec le comte de Soissons, la Guerre de Dix Ans éclate.
Épisode comtois de la guerre de Trente Ans (de 1618 à 1648), la
Franche-Comté est confrontée à la famine et de nombreux Francs-Comtois
fuient la faim et se réfugient en Savoie et en Suisse.
En 1637, les Français pillent la ville de Baume-les-Dames.
Occupé par les armées suédoises au début du conflit, le château de Vaîte
subit en 1639 le siège des troupes comtoises.
1655
Un acte répertorie tous les biens possédés par l'abbaye Saint-Paul de
Besançon, dont des terres à Laissey, avec les charges et taxes afférentes.
1657
Sur ordre des Princes du Comté de Bourgogne, le premier recensement avéré
des habitants du village (à deux et quatre pattes !) donne le détail
suivant :
17 feux (foyers) composés de 18 hommes, 19 femmes et 60 enfants
soit 97 habitants.
familles existantes : Barbe, Baudot, de Contréglise, Courtot,
Daylyo, Plantamour, Puret, Ravot et Thiébaud.
Par comparaison avec les villes et villages voisins, ce même recensement
donne :
Besançon : 13 361 habitants.
Baume-les-Nonnes : 886 habitants.
Roulans : 143 habitants.
Bouclans : 85 habitants.
Osse : 70 habitants.
Pouligney : 28 habitants.
17 septembre 1678
Signature du Traité de Nimègue
(Henri Gascar, Valkhof Museum).
Le Traité de Nimègue est signé entre le royaume de France et l'Espagne. La
Franche-Comté est définitivement rattachée à la France.
Du fait de sa situation géographique, elle devient une plaque tournante de
la contrebande de nombreuses marchandises entre l'Alsace, la Suisse et
l'intérieur du royaume.
Comment les Francs-Comtois sont-ils devenus français ?
L'identité comtoise, née au haut Moyen-âge dans un royaume burgonde où
l'on parlait le franco-provençal, se renforce à la faveur de la relative
autonomie dont dispose ce territoire loin des ses maîtres espagnols ou
romains-germaniques.
Les Comtois se sentent libres et n'ont aucune envie de se soumettre à
une royauté absolue. C'est la paix et la prospérité du siècle des
Lumières qui les fait progressivement changer d'opinion avant que la
Révolution en 1789 ne les élève définitivement au rang de citoyens
français.
1688
Avec 89 habitants, la population est à son niveau le plus bas jamais
recensé :
15 feux (foyers) et 14 maisons composés de 19 hommes, 17 femmes et
47 enfants y compris 3 valets et 3 servantes
La Déclaration et figures des bois de la communauté de
Laissez précise l'existence d'un moulin, de vignes et
d'autres champs dit « en Champrond ».
Les habitants de Laissey déclarent par cette lettre qu'ils n'ont aucun
bois de futaie ou taillis, mais seulement deux montagnes couvertes de
rochers et de broussailles et qu'il ne peut y croître un bois plus gros
qu'un pouce.
Cette déclaration a été rédigée par écrit par le Sieur Gonon de Baume, les
habitants étant tous « illiterrés » (illettrés)...
1704
⛪
La chapelle Notre-Dame d'Aigremont est restaurée par l'abbé Lorimier aidé
de ses paroissiens.
1712
Le Baron Iselin de Lanans cède la seigneurie de Laissey à Charles-Baptiste
Lallemand, Baron et Seigneur de Vaîte, pour 28 500 francs ou
19 000 livres.
Tous les habitants de Laissey, sauf un, sont encore mainmortables. A leur
mort, ils ne peuvent transmettre leurs biens en héritage qui reviennent
directement à leur Seigneur, le Comte de Lallemand...
Les terres sont également concernées sauf cinq journaux de terres
labourables, quatre journaux de prés et vergers et trente ouvrées de
vignes dits francs.
1777
Les moulins, les usines et les dépendances sont en ruines. Dans un
acensement (concession de la jouissance d'une terre moyennant une
redevance), un éventuel repreneur doit s'engager à :
...moudre tous les grains nécessaires au seigneur, riber ses chanvres,
huiler ses huiles et dans le cas où le preneur construirait une rasse,
seront tenus de rasser les planches dont le seigneur pourrait avoir
besoin.
Acensement de 1777
acensement :
désigne, sous l'Ancien Régime, la concession de la jouissance d'une
terre moyennant une redevance, le cens.
ribe :
meule servant à broyer le chanvre.
rasse :
scie en ancien français. Rasser veut dire scier.
mars 1789
Laissey compte seulement une centaine d'habitants. 23 chefs de famille se
réunissent en assemblée générale pour établir leur cahier de doléances
demandé par le bailliage de Baume-les-Dames en vue des futurs États
généraux du 5 mai 1789.
Les villageois font état que le Baron de Lanans s'est emparé d'une partie
de leurs biens et des titres d'un procès en cours. Leur Seigneur, le Comte
de Lallemand, fait valoir ses propriétés et ne paie plus que la moitié de
ce qu'il leur doit.
Toponymie du nom Laissey : Lacé, Lacey, Laicey, Lessey, Laissé, Laissez, Lassé, Laissey
De la première apparition du nom Lacé en 1245, Lacey en 1305,
Laicey en 1462, Lessey en 1472, Laissez en 1518,
Laissé et Laissez en 1700, Lassé en 1755, le nom de
Laissey a été retranscrit de bien des manières dans les documents
officiels avant de nous arriver sous sa forme contemporaine. Il faut dire que
l'écriture était souvent faite en phonétique, car finalement, tous ces mots
veulent bien dire la même chose : Laissey !
Si un toponyme doit permettre d'identifier très précisément un détail
géographique localisé, il n'a pas été attribué par l'homme de façon
arbitraire, mais dans un souci de description du paysage et d'évocation des
activités que les habitants y exerçaient.
André Pégorier
Les noms de lieux en France - Glossaire de termes dialectaux
Institut national de l'information géographique et forestière (2006)
La toponymie du nom Laissey peut venir du roman
« laxaeus » dont la signification est inconnue.
Comme l'a étudié l'abbé Claude Gilles, « Lacey » peut
également être rapproché des mots « Lach » en hébreu,
« Lacca » en persan, « Laggos » en
grec, « Lago » en latin et en espagnol qui se traduisent
en français par « Lac ». Ce dernier exprime l'idée d'une
eau dormante ce qui sied bien à la grande boucle du Doubs qui encercle le Mont
Souvance.
« Lacé » ou « Lacey » sont aussi
très proches en termes de phonétique du nom « Lacet »
décrivant ainsi les méandres du Doubs lors de sa traversée du village jusqu'à
Deluz.
Enfin, une analogie peut être effectuée avec la commune de Lessay (Manche),
semblable en termes de prononciation de Laissey. Lessay s'appelait
Exaquium en 1056, latin tardif qui s'apparente au verbe
« exaequare » avec comme probable origine l'ancien
français « essever » qui signifie
« s'écouler ». Là encore, l'analogie avec le Doubs qui
coule paisiblement dans la vallée est évidente.
Bibliographie et crédits photographiques
Dénombrement de la terre et seigneurie de Laissey et Deluz
(2 janvier 1584).
Déclaration et figures des bois de la communauté de Laissey
(25 mars 1700).
Essai sur l'histoire des bourgeoisies du roi, des seigneurs et des
villes (Eugène Droz, imprimeur du Roi Claude-Joseph Daclin, 1760).
Essai sur l'histoire de la Franche-Comté, volume 1 (Édouard
Clerc, 1840).
Recherches historiques et statistiques sur l'ancienne Seigneurie de
Neuchâtel, au Comté de Bourgogne (Abbé Richard, curé de Dambelin,
Imprimerie Charles Deis, 1840).
Histoire de la Franche-Comté ancienne et moderne (Eugène
Rougebief, 1851).
Recueil général des généalogies historiques des maisons nobles de
France, tome 6, première partie (M. de Saint-Allais, Libraire
Bachelin-Deflorenne, 1874).
Inventaire sommaire des archives départementales antérieures à 1790
(Jules Gauthier, Imprimerie Paul Jacquin, 1900).
Archives ecclésiastiques, Abbaye de Saint-Vincent à Besançon
(Maurice Pigallet, Imprimerie Jacques et Demontrond, 1923).
Histoire de Deluz et Laissey (abbé Claude Gilles, 1968).
Quand la Franche-Comté était espagnole (Jean-François Solnon,
Fayard, 1989).
L'encyclopédie de la Franche-Comté (Jean Boichard, Éditions la
Manufacture, 1991).
Soins, secours et exclusion (Nicole Brocard, Presses universitaires
de Franche-Comté, 1998).
La Franche-Comté au temps des Archiducs Albert et Isabelle (Paul
Delsalle, Presses universitaires de Franche-Comté, 2002).
Charles Quint et La Franche-Comté (Portraits et lieux de mémoire)
(Paul Delsalle, Éditions Cêtre, 2008).
ensemble des articles Wikipédia concernant l'histoire de
Baume-les-Dames, de
Besançon et de la
Franche-Comté
ainsi que tous ceux concernant divers éléments ou faits historiques.
nombreuses notes (précieuses !) de monsieur Guy Racine.
articles du quotidien L'Est Républicain.
articles des bulletins municipaux du village de Laissey.
crédits photographiques :
droits réservés pour les ayants droit non identifiés.
blasons famille de Montfaucon, famille de Mugnans et Maison de
Neu(f)châtel-Bourgogne :
Wikipédia.